Le Messie du Peuple Chauve
de │ Eric Breton
Opéra en un acte - adaptation libre d’Éric Breton du roman
Le Messie du Peuple Chauve d’Augustin Billetdoux
direction musicale │ Samuel Jean
mise en scène & lumières │ Charles Chemin
scénographie │ Adrian Damian
costumes │ Robin Chemin
réalisation des costumes │ Ateliers de l’Opéra Grand Avignon
collaboration aux lumières │ Gaëtan Seurre
collaboration à la scénographie │ Razvan Pascu
sculpture lumineuse et réalisation des décors │ H3
avec (par ordre d’apparition) : │
M.M : Marie Kalinine
Simon : Pierre-Antoine Chaumien
Capilea Domina : Géraldine Jeannot
La mère : Lydia Mayo
Elsa : Chloé Chaume
Le Président : Laurent Deleuil
Judas : Adrien Djouadou
Orchestre National Avignon-Provence
Chœur, Ballet et Maîtrise de l’Opéra Grand Avignon
Première le 20 novrembre 2020
Opéra Grand Avignon
durée │ 1h20
Note d'intention
Le Messie du Peuple Chauve est une oeuvre qui nous parle d’aujourd’hui et de demain, des choix que l’on fait, de l’impact que nous avons sur notre environnement.
Un jeune homme se découvre un début de calvitie. Il sent absurdement son univers basculer, et c’est par ce drame personnel relatif qu’il prend conscience que le monde lui-même bascule. Prolongeant résolument la matière poétique du livret et de la musique, la création scénique s’attache à façonner un écosystème sans bornes, intangible, dépouillé, tout en reflets, alternant le très lumineux et le clair-obscur. Et c’est à travers l’oeil de Simon, telle une caméra subjective, que la fable, épique et quotidienne à la fois, est mise en jeu. Cette histoire de calvitie précoce, appelée alopécie androgénétique, métaphorise une prise de conscience nécessaire de la déforestation, et permet, avec d’autres éléments comme des sms, forums internet, spots TV, d’insuffler de l’auto-dérision dans le dramatique cheminement intérieur du protagoniste. Un cheminement pour lequel la frontalité est importante. On regarde le public dans les yeux, on adresse l’opéra à chacun, les mots comptent. La mise en scène est ancrée dans le présent, mais flirte avec un ailleurs poétique et insolite, créant un effet d’aller-retour avec le réel.
“Les héros fondent les cités” dit Pascal Quignard dans un opus de Dernier Royaume. Simon est un héros moderne embarqué dans une quête de vivre ensemble. Même s’il échoue, il aura apporté sa pierre à l’édifice. En cela, la métaphore religieuse est intéressante, et traitée comme un archétype. Les paroles fraternelles ne valent-elles pas autant que le sacrifice ? La mission d’un martyre n’est-elle pas de redonner espoir et conscience, plutôt que de changer le monde lui-même ? Plus encore que les conséquences terribles de la dégénérescence de la Terre, qui sont largement connues, nous mettons l’accent sur la recherche d’avenir commun et d’attention au vivant. La corrélation du “je” et du “nous” est un enjeu primordial. Une utopie sans laquelle une cité ne peut pas faire sens. Ni une planète être sauvée.
- Charles Chemin
EXTRAITS DE PRESSE
Toute la Culture - Paul Fourier (23 novembre 2020)
"Création réussie pour Le Messie du peuple chauve à Avignon"
"La mise en scène de Charles Chemin (scénographie d’Adrian Damian) joue efficacement dans l’épure. Sur un plateau presque nu apparaissent quelques éléments de décors (une montagne pelée, la tribune des Nations Unies) qui signifient des univers antagonistes, de la Planète meurtrie et de la technocratie enfermée. Et, au début comme à la fin, astre présent que l’on ne peut oublier, un soleil de néons froids n’est plus celui, bienfaisant, qui caresse les peaux, mais celui, hostile, qui brûle et tue. La direction de Charles Chemin laisse libre, comme dans un ballet de la réalité quotidienne, l’évolution des acteurs, chanteurs et danseurs.”
Olyrix (20 novembre 2020)
“Le metteur en scène Charles Chemin compose un univers sombre pour d'autant mieux l'illuminer : il signe en effet la lumière, ce qui est une évidence pour ce compagnon de néons de Bob Wilson. Outre un immense lustre aux tubes lumineux modulés avec la musique dans les intensités et les couleurs, il suit le Chemin de Wilson dans l'élégante lenteur des déplacements d'acteurs, ramenant l'intrigue dans un caractère obscur qui traduit l'extinction de la planète en cours.”
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